On pourrait dire de Robin que sa passion vient d’un autre temps, d’une époque révolue….et pourtant, rien de plus naturel pour ce jeune homme passionné. À la recherche perpétuelle d’un arc parfait et respectueux de l’environnement, sa quête d’une matière première locale et de qualité fait écho avec les problématiques de nos générations. Rencontre…

Une passion de père en fils…

« Je m’appelle Robin Truchon, j’ai 31 ans et je suis facteur d’arc depuis 3 ans maintenant. Je fabrique des arcs depuis déjà maintenant 25 ans à peu près. Quand j’étais jeune, mon père me prêtait des arcs et c’est comme ça que j’ai mis le pied à l’étrier. J’ignore si c’est mon prénom qui a fait que j’ai continué ou bien si c’est la passion de l’arc. »

Comme une évidence

« C’est mon métier depuis peu, ça fait longtemps que je pensais à m’y mettre. J’étais boulanger et je n’avais pas trop le temps d’approfondir la facture d’arc. En fait, c’est venu assez naturellement, dans le sens ou d’un côté je fabriquais des arcs et il y avait des archers qui étaient intéressés par ce que je faisais et qui voulaient savoir si je les vendais. Cela m’a montré qu’il y avait un intérêt pour ce que je fabriquais. Et de l’autre côté avec la partie boulangerie, j’ai eu l’opportunité de partir pour monter une entreprise. »

Crédit photo : Charles Savouret

La conscience du travail bien fait

« J’essaie de travailler avec des bois locaux, l’if et l’orme qui sont le top du top des essences. On va le fendre en plusieurs parties, autant qu’il est possible d’en tirer. Pourquoi le fendre ? C’est pour pouvoir suivre les fibres du bois. C’est un peu l’une des règles principales en facture d’arcs. Une fois que l’on a notre moitié, on va dégrossir à la hache, ensuite, on va s’approcher des côtes avec une plane. Je travaille essentiellement à la main, un maximum. Dès que l’arc commence à plier, on va commencer une étape qui s’appelle l’équilibrage. Cela consiste à faire plier une branche uniformément. Pour la corde, j’essaie d’utiliser au maximum des matières naturelles, chanvre, lin ou soie principalement et toutes les cordes sont faites à la main. Dans l’idée, j’aimerais bien faire des arcs qui soient 100% biodégradables. »